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lundi 21 février 2011

Printemps arabe: Qu'en est-il de "l'exception marocaine"

Après la chute du régime Ben Ali en Tunisie, l'éviction de Moubarak en Egypte, les yeux du monde entier sont rivés sur les autres pays arabes, dans l'attente d'un éventuel effet domino comparable à la chute des pays soviétiques au début des années 90. Libye, Algérie, Bahrein, Yemen... Tous ces pays sont confrontés à une révolte populaire. Et jeune surtout. Une jeunesse qui ne trouve pas de travail, qui subit de plein fouet les difficultés socio-économiques de ces pays, malgré les diplômes. Et c'est grâce à des outils comme Facebook ou Twitter qu'ils se coordonnent, témoignant ici ou là de leurs situation, des manifestations ou des répressions dans tout ces pays. Tous? non car le Maroc semblait ignorer ces soulèvements. Jusqu'à l'appel du 20 Février, initiative d'Oussama El Khlifi, jeune diplômé-chômeur. Depuis cet appel, le net marocain s'embrase entre pro et contre manifestants. Les premiers appellent à un changement, les autres ne comprennent pas et les traitent de traîtres.
Il faut concéder que la situation au Maroc n'est pas vraiment comparable à celles des autres pays, à commencer par la légitimité de la monarchie pour la population. Viennent ensuite les différentes libertés dont jouissent les marocains, comme les droit de manifestation, d'association ou d'expression ( Le Maroc n'est pas au niveau des pays européens, mais est clairement en avance par rapport aux pays). Et aucun parti, aussi proche du palais qu'il soit, n'a fait de score supérieur à 30% aux législatives, témoignant d'un véritable multipartisme. Toutes ces avancées ont été entreprise dés l’accession au trône du roi Mohammed VI.
Mais la situation n'est pas rose pour autant: Les inégalités sociales se creusent au rythme de la croissance économique soutenue du pays, la grande concentration du pouvoir entre les mains du roi, le parlement vide de pouvoir... En plus de la présence d'une aristocratie politique symbolisée par le premier ministre, Abbas El Fassi, pourtant à son poste grâce à la victoire de son partie aux dernières législatives, et dont plusieurs membres de sa famille se trouvent à des postes du gouvernement. Et c'est vers eux que ce cristallisent des tensions, et non envers le roi.
Dénonçant une "fassitude"(1) du pouvoir, des manifestants, des deux côtés, se sont rassemblés à dans les principales villes du royaume. D'un côté, une partie scande des slogans hostiles envers le gouvernement, demandant sa dissolution et celle du parlement. De l'autre, les contre-manifestants attestent de leur soutien au roi. Le tout sous l'oeil neutre de la police. A noter que les revendications des deux parties ne sont pas opposées. Mais les contre-manifestants restent quand même en place. Scène ubuesque, mais pas si étrange dans le royaume. A noter que ni les joyeux trublions d'Al Adl Wal Ihssan, ni ceux du PJD n'ont pas fait d'apparition: pas d'appel à la charia, pas de gros barbus. La lampe islamiste ne s'allumera donc pas.
C'était le cas pour Casablanca, où j'ai pu assister à la manifestation, ainsi que dans les autre villes. Ici, les gens chantaient, criaient et revendiquaient en face de la wilaya de Casablanca. Il y avait, à tout casser, 5000 personnes aux alentours, en comptant les manifestants et contre-manifestants, les badauds et curieux (dont moi) ainsi que les vendeur de pépites, de clopes au détail et autres, contredisant ainsi les les messages exagérés sur Twitter concernant le nombre de manifestants.
Pas grand chose donc. Les revendications sont-elles pour autant erronées? Force est de constater que le gouvernement est très peu populaire, et que ces revendications trouvent un large écho auprès des marocains. Mais la portée d'une manifestation qui se met en place après la destitution de deux dirigeants a pu donner une fausse interprétation auprès des marocains, qui malgré tout, soutiennent leur roi.
Autre particularité: l'existence d'un débat au sein du Maroc, qui, en soit, est une chose positive, et qu'on ne trouvait pas alors dans les pays touchés par la fièvre révolutionnaire. J'ai ainsi pu observer une police neutre, retirée à distance des manifestants, voir ennuyée. Et même si les pro-manifestations exacerbaient les contre-manifestants, et vice-versa, même si les insultes fusaient des deux cotés, il est à noter qu'ils ont le droit de le faire, et qu'il n'y as pas eu de confrontation physique.

Cependant, il y a aussi un autre groupe qui a fait son apparition, celui qui apparaît lors des matchs de football. Les casseurs se sont en effet déchaînés en marge des manifestation. A l'heure où j'écris ces lignes, il est difficile d'authentifier les innombrables vidéos et photos qui font le tour du web. Mais on peut confirmer qu'il y a eu de la casse à Marrakech, Tanger, Sefrou et Fes.

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